Une alternative aux robots ? L’arrivée du cobot sur le marché invite les sous-traitants à repenser leur stratégie d’automatisation, notamment dans les ateliers de tôlerie.
Qu’est-ce qu’un cobot ?
Le cobot ou robot collaboratif est une technologie dédiée à la collaboration entre humains et robots dans un environnement de travail. Véritable assistant, le cobot réalise des tâches répétitives, dangereuses ou à faible valeur ajoutée pendant que l’opérateur se concentre sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.
Cobotique et robotique : quelles différences ?
A la différence des robots industriels, les cobots investissent l’espace de travail sans cage de protection. Légers et agiles, ils ont été conçus pour évoluer en toute sécurité au milieu des opérateurs grâce à des capteurs anticollisions et des protocoles de sécurité en cas de contact inopiné.
Tandis que les robots travaillent en autonomie, cobots et humains travaillent main dans la main : une organisation qui semble avoir fait ses preuves selon le laboratoire de Julie Shah, professeure adjointe au MIT qui étudie la collaboration homme-machine. La MIT Technology Review rapporte que les expériences et recherches menées ont démontré que les environnements de travail composés d’humains et de cobots sont plus productifs que les environnements composés uniquement de robots ou d’humains. Cette étude menée en 2019 indique que la collaboration homme-machine a permis de réduire le temps d’inactivité humaine de 85%.
Sur une chaîne de production équipée de robots, toute modification du processus de fabrication nécessite une reprogrammation généralement complexe et longue. Cette modification peut également s’avérer coûteuse : de nombreuses PME n’ont pas l’expertise technique nécessaire en interne et doivent faire appel à une aide extérieure afin d’envisager des évolutions de parc robotisé. Quant aux cobots, ils sont reconnus pour être plus flexibles que les robots dans leur utilisation : ils sont déplaçables, intuitifs, facilement reprogrammables et utilisables pour plusieurs applications au sein d’un même atelier de production.
Alors que la plupart des robots sont conçus pour être programmés par des experts de la robotique, les cobots eux, offrent une plus grande liberté aux entreprises avec leur approche centrée sur les humains. En effet, c’est un expert interne du domaine, une personne maîtrisant les savoir-faire de l’entreprise qui se chargera d’enseigner au cobot l’ensemble des tâches à effectuer, de la même manière qu’il formerait un nouvel opérateur.
Le cobot dans un atelier de tôlerie : le cas du soudage
Il y a encore quelques années, l’automatisation du soudage était synonyme d’installation lourde et de programmation d’un robot dédié à cette tâche au sein de l’atelier. Par ailleurs, cet investissement financier important se justifiait par l’obtention de grandes séries répétitives de pièces à produire afin d’amortir la machine, les coûts fixes de programmation, le gabarit et le prototypage…Ce qui n’est plus forcément le cas avec un cobot : il est moins onéreux et adapté pour la production de petites et moyennes séries.
En tôlerie, l’application du cobot de soudage se fait généralement sur table. La pièce à souder est introduite dans un gabarit dédié et l’opérateur utilise une tablette ou un smartphone pour programmer et activer le cycle de production. Dans ce cas précis, le cobot permet de produire en temps masqué : le soudeur qui programme le cobot peut souder une autre pièce pendant que la machine réalise son cycle ou effectue une toute autre action à forte valeur ajoutée.
Certaines pièces en tôlerie nécessitent de nombreuses opérations de soudage. Imaginez plusieurs centaines de soudures par point à réaliser tous les jours, c’est tout autant de pressions à effectuer sur la gâchette pour le soudeur. Un travail très répétitif soulagé par le cobot qui s’accommode parfaitement de la pénibilité de la tâche. Ainsi, les soudeurs qualifiés sont orientés vers des soudures à plus forte valeur ajoutée, où l’intervention humaine représente un réel avantage.
De cette manière, le cobot s’avère pratique pour atteindre des zones étroites et difficilement atteignables par le soudeur. En d’autres termes, on l’utilise pour souder dans des espaces exiguës afin de préserver les collaborateurs de postures inconfortables et obtenir des résultats réguliers.
Les avantages d’un robot collaboratif pour la tôlerie
- Un investissement moins lourd qu’un robot, plus accessible pour les PME.
- Intuitif à programmer comparé à un robot classique.
- Adapté pour la sous-traitance : reprogrammation facile et rapide.
- Plus flexible dans son utilisation et polyvalent en termes d’applications.
- Augmente la productivité et les capacités des humains.
- Capable d’accéder dans des endroits difficiles d’accès.
- Effectue des tâches répétitives, pénibles et à faible valeur ajoutée.
- Permet de mobiliser les soudeurs sur des postes à plus forte valeur ajoutée.
- Le cobot produit un résultat régulier, une qualité de soudure constante.
- Une aide au quotidien pour les équipes en production.